Ce n’est que bien des années plus tard que je découvris la réalité sur les phéromones. Cet article est là pour partager, avec toutes les personnes crédules comme moi, la vérité : LES PRODUITS AUX PHÉROMONES QUE L’ON RETROUVE DANS LE COMMERCE NE FONCTIONNENT PAS ! Voilà, c’est dit ! Si vous ne devez retenir qu’une seule information de ce billet, c’est bien celle-ci. Cela vous évitera de succomber aux chants du marketing fallacieux. Maintenant, prenons le temps d’expliquer une telle affirmation. Commençons par le commencement et définissons les phéromones. Ce sont des composés chimiques produits par des animaux et qui sont détectés par d’autres individus de la même espèce. Les phéromones entraînent des changements de comportement ou des modifications physiologiques. Elles ont été identifiées dans TOUTES les formes de vie et sont particulièrement importantes chez les mammifères, où elles jouent un rôle dans le comportement sexuel. Les humains seraient donc le seul être vivant, mammifères qui plus est, ne possédant pas de phéromone. Vous comprenez alors qu’il est difficile de défendre cet argument et c’est pour cela que chez VIOLET, nous ne sommes absolument pas contre l’idée qu’il puisse exister des phéromones humaines.
Attention, il est important de préciser que tous les scientifiques cherchent encore la preuve irréfutable de leurs existences. Certaines études récentes semblent sur le point de corroborer leur existence chez l’Homme. D’après l’expert britannique Tristram Wyatt, la première véritable phéromone humaine pourrait être identifiée chez une mère allaitant son nouveau-né. En 2009, des chercheurs français ont découvert que les sécrétions des glandes aréolaires situées sur les tétons des femmes allaitantes déclenchent un comportement de succion chez les nouveau-nés, indépendamment de la femme dont proviennent les sécrétions. Ces sécrétions pourraient donc contenir une ou plusieurs phéromones responsables de ce comportement. Mais alors si cette molécule est en passe de devenir la première « véritable » phéromone trouvée chez l’homme, quelle est cette andostrenol que mon ami se mettait dans les cheveux et qui devait provoquer des scènes d’émeutes sur son passage ? N’est-elle pas une phéromone ? Il n’y a, aujourd’hui, aucun consensus scientifique sur la question. Pourquoi ? Parce que nous ne sommes plus vraiment en mesure de comprendre les phéromones. L’organe du cerveau capable de capter les phéromones appelé l’organe vomeronasal a été endommagé dans le processus d’évolution de l’espèce humaine. Il est aujourd’hui en mesure de les capter, mais bien incapable de transcrire l’information pour la renvoyer au cerveau de façon efficace. Donc, dire que l’andostrenol, molécule présente dans la sueur des hommes, est une phéromone n’est pas totalement faux en soi mais dire qu’elle fonctionne comme aimant à femme, il ne faut tout de même pas exagérer.
Certains petits malins pour me contredire me ressortiront l’étude réalisée en 1978 par le professeur Kirk Smith. Ce dernier montra que sur 840 femmes passées dans une salle d’attente, 80 % ont choisi de s’asseoir sur la chaise où avait été déversé un peu d’andostrenol. De cette expérience, on en a conclu hâtivement que les femmes du test avaient fait ce choix sous l’emprise des phéromones. Cette étude est aujourd’hui très controversée, tant sur le protocole que sur l’interprétation des résultats.
En définitive, le problème n’est pas tant l’existence ou non de phéromones, mais tout le marketing vantant leurs emplois dans tel ou tel produit. Quand bien même les phéromones existaient et que l’andostrenol avait bel et bien un effet sur le sexe opposé, il serait si ténu et si insignifiant que jamais un produit ne pourrait le mettre en avant comme argument de vente. Ah oui, et on repassera pour le côté éthique de la chose (avoir recours à la manipulation olfactive et biologique pour être avantagé sexuellement). Dans l’industrie du parfum, on regarde un peu les parfums aux phéromones comme le cousin pas franchement fute-fute qui vient tenter de te persuader aux réunions de famille d’intégrer le système pyramidal dans lequel il est tombé. Alors, à moins que, comme mon ami, vous ayez 50 euros à perdre ou que vous soyez une chaise dans une salle d’attente, un seul conseil; portez de vrais parfums qui vous plaisent. Ils ne promettent peut-être pas de manipuler olfactivement le sexe opposé, mais eux au moins ils sentent bon. C’est toujours ça de gagner sur les parfums aux « faux-romones ».
]]>N’avez-vous jamais voulu briller en société ? Sortir à table des anecdotes toutes plus folles les unes que les autres ? Des faits si rocambolesques que la moitié des convives s’étoufferont instantanément avec leurs cuillerées de petits pois.
Je suis le seul ? Tant pis, voici quelques anecdotes sur le monde des odeurs qui feront dire à votre audience « Ah bon ? Non ! Pas possible. Laisse-moi vérifier sur Google. Mais oui, ça à l’air vrai. Pardon d’avoir douté de toi. Ça ne va pas trop en ce moment au boulot. Avec toute cette pression, j’en viens à me méfier de tout. »
Les odeurs des amis.
Saviez-vous qu’avoir une odeur corporelle qui se ressemble prédit une amitié immédiate avec 71 % de précision ? Après tout, ne dit-on pas qui se ressemble s’assemble ?
Metal of odor
Le métal ne dégageant pas de gaz (on mettra de côté le mercure), il ne peut pas sentir quoi que ce soit ! Cette odeur si particulière que vous sentez sur vos doigts lorsque vous touchez une pièce de monnaie par exemple est une interaction chimique entre les enzymes de votre peau et le métal. La prochaine fois, faites le test en sentant une pièce de monnaie sans la toucher.
Le virus de l’amour.
Des scientifiques auraient découvert l’origine de l’odeur si particulière des roses. Elle serait due à un virus. Il y a des millions d’années, il se serait attaqué à un églantier sauvage, ancêtre des roses actuelles, et chamboulé ses gènes. Ce serait la forte duplication d’un de ces gènes bouleversés qui aurait, au fil des générations, accentué la production de géraniol, élément principal de l’odeur des roses.
Barbecue d’espace
Savez-vous ce que sent l’espace ? Voici un extrait de témoignage d’un astronaute : « Cette senteur mystérieuse suscite un débat nourri et badin entre astronautes. On parle de steak trop cuit, de métal chaud, de fumées de soudure et de barbecue, entre autres (…) J’ai trouvé cette odeur plutôt plaisante, elle me rappelait un peu le barbecue d’un été britannique, avec les saucisses brûlées sur un gril au charbon de bois… ». Pour certains scientifiques cette odeur serait due aux étoiles mourantes qui dégagent en s’effondrant des composés odorants appelés hydrocarbures polycycliques aromatiques. À la fois poétique et lugubre.
Le nez des cigognes.
À la différence des autres oiseaux généralement considérés comme peu sensibles aux odeurs, des chercheurs allemands ont montré que la cigogne est sensible aux odeurs. Elle serait capable de reconnaître le parfum de l’herbe fraîchement coupée pour définir une zone où insectes et petits rongeurs seraient mis à découvert.
Le criquet démineur
Des chercheurs américains ont testé la capacité des criquets à détecter les odeurs d’explosifs et à localiser l’origine de ces émanations. Les résultats sont prometteurs, et permettent d’envisager l’utilisation de ces insectes sur les terrains de déminage dans le futur.
Goutte moi ce parfum
Nous avons des récepteurs olfactifs dans la bouche. Des chercheurs américains ont réussi pour la première fois à détecter au sein des papilles gustatives de la langue des récepteurs identiques à ceux qui permettent d’appréhender les odeurs. Cette découverte vient renforcer un peu plus le lien entre goût et odorat
Poubelle de mer
L’odeur des débris de plastique en mer, colonisés par des bactéries et des algues, conduit des poissons à les confondre avec leur nourriture et à les ingérer, les introduisant dans la chaîne alimentaire.
Si vous aimez ces anecdotes, n’hésitez pas à nous le dire, nous serons ravis de continuer à vous partager nos connaissances sur le monde des odeurs et des parfums. Avec VIOLET, la culture n’a jamais senti aussi bon.
]]>S’il y a bien un parfum, tiré du passé de VIOLET, dont l’aura nous hypnotise depuis tant d’années c’est bien ABÎME. Peut-il exister nom plus envoutant ?Qu’évoque-t-il ? Que sent-il ? Dans quel contexte est-il apparu ? Autant de questions sans réponse qui nous ont poussés à rééditer cette fragrance pleine de mystères. Elle est, peu à peu, devenue la fière représentante des parfums oubliés de VIOLET.
Avant tout, il faut savoir que nous ne sommes pas certains de la date de sortie d’ABÎME. On parle volontiers de 1930, mais nous manquons de source pour recouper et corroborer cette date. Cette absence d’information alimente tout le mystère qui règne autour de lui. Il n’existe, à ce jour, que de très rares photos du flacon d’ABÎME et aucun moyen de se le procurer. Nous ne mentionnerons même pas son odeur d’époque, car cela fait bien longtemps que nous n’espérons plus sentir ce parfum tombé dans l’oubli. Pour toutes ces raisons, ABÎME est devenu le parfum des méandres. Un nom qu’il porte à merveille.
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Voici une des nombreuses questions philosophiques qui animent nos conversations chez VIOLET ! Mais avant d’y répondre, un petit peu de contextualisations. Un jour, tandis que je m’étais fait gober par le vortex YouTube et que je descendais frénétiquement vers les tréfonds numériques, noyé sous un flot d’informations, une vidéo m’a interpellé. Elle était titrée « Peut-on encore écrire des chansons originales ? » Et, à cette question, Brian Molko, membre du groupe Placebo répondait « J’ai abandonné la recherche de l’originalité, car cela s’apparentait un peu trop à la quête du Saint-Graal. » Cette réflexion m’a secoué. J’ai attrapé mon portable et écrit à toute vitesse ce message à Anthony et Victorien : « Les mecs je crois qu’on est foutus ! Brian y dit que tout a déjà été fait en musique. Vous croyez que ça s’applique aussi au parfum ? »
Ce qui suit est un résumé structuré de nos arguments :
Oui, tout est déjà fait et il ne nous reste plus qu’à nous étendre par terre et laisser les vautours nous picorer ! Pourquoi ?
— Chaque nouveau parfum s’inscrit invariablement dans une famille/catégorie. Et comme les familles de parfums sont des structures olfactives qui affilient l’odeur à plein de petits parents partout, aucun jus ne peut être parfaitement nouveau. Alfred le disait excellemment bien « la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre, monsieur Wayne ». Il existe assez de ressemblance entre une nouveauté et un de ses pairs pour difficilement considérer le parfum comme « original ».
— Ensuite, il suffit de regarder les sorties actuelles. Nombreux sont les parfums qui se ressemblent tellement que l’on est presque blasé à l’idée de poser son nez sur une mouillette.
— Enfin, les parfums respectent une certaine structure. Alors oui, il y aura toujours des petits malins pour tout chambouler, mais si on veut obtenir un parfum qui tient la route, il faut respecter une certaine cohésion entre les matières premières. Et ça mine de rien, même si cela n’enlève rien à la créativité, ça l’agence, l’organise. Pour juger d’un tableau faut-il déjà avoir un support.
En parlant de support, encore un domaine où il ne reste pas grand-chose à inventer. Alcool, huile, eau, baume, etc.. Tout semble déjà exister et bien heureux celui qui révolutionnera la base ! Il sera nommé roi de la parfumerie. Alors ? No futur pour l’industrie ?
Mais non ! Les parfums originaux existent encore et heureusement. Certes ils sont plus rares, mais c’est comme pour tout, il faut savoir chercher.
— La parfumerie de niche se permet plus d’inventivité. Comme elle n’est pas obsédée ni soumise au diktat de la performance et qu’elle ne répond pas à des « algorithmes », la créativité et l’originalité semblent plus facilement préservées dans ce secteur. Elle ose plus et cela fait du bien. Même un peu trop parfois, au point où certains parfums deviennent littéralement importables, mais ce n’est pas grave, ce qui compte ici, c’est l’originalité et dans ce domaine la niche est reine.
— Les molécules de synthèse à la rescousse. Chaque année, de nouvelles molécules odorantes sont synthétisées. Là où il est plus difficile d’inventer de nouvelles couleurs ou de nouvelles sonorités, la parfumerie se permet le luxe d’inventer de nouvelles odeurs.
— Les matières premières naturelles ne sont pas non plus en reste puisque des sourceurs comme Dominique Roque sont envoyés à travers le monde pour dénicher la prochaine note détonnante et jamais sentie.
En définitive la parfumerie a encore de beaux jours devant elle et même si on enlevait toutes les découvertes et toutes les avancées dans ce secteur, il resterait toujours l’inventivité des parfumeurs. Ils sont le terreau le plus fertile pour la créativité. Ils réinventent formule après formule leur art et cassent aussi bien les codes que les idées préconçues. Cher Brian Molko de Placebo, peut-être que la quête du Saint-Graal commence sur les étagères d’une parfumerie.
Autant de situations complexes qui méritent une réflexion adaptée et intelligente. Sommes-nous parfaits dans toutes nos réponses ? Sans langue de bois aucune : Non. Après tout, qui peut vraiment se targuer de l’être ? Par contre, ce dont nous sommes fiers c’est de construire une maison qui se rapproche un peu plus ses idéaux chaque jour. Certes, nous devons, aujourd’hui, faire encore quelques concessions, mais c’est pour mieux être intransigeant demain.
Il y a dans notre politique des engagements que nous avons pris dès le premier jour et nous ne les avons jamais abandonnés.
Proposer des produits qui ont du sens.
Le parfum n’est pas un article de première nécessité, n’en déplaise aux férus de marketing capable de le rendre vital avec leurs discours. Gardant cette idée en tête, nous voulons donner une dimension supérieure à ce produit. C’est pourquoi VIOLET prend part à des actions sociales.
— En moyenne, 16,5% des bénéfices générés sur chaque Tanagra sont reversés à la fédération Solidarité femmes, un réseau d’associations venant en aide aux femmes victimes de violences.— Sur chaque flacon de CYCLE 001, un euro est destiné au bee fund, un organisme qui soutient la cause des abeilles. Comme il n’existe que 1000 flacons et que nous voulons continuer cette action, Ce sont deux euros reversés au Bee Fund pour chaque recharge de CYCLE 001 vendu.
— En partenariat avec l’ESSOR, nous avons participé à deux reprises au Noël de 40 jeunes mères isolées en situation sociale difficile.
Adopter des initiatives toujours plus soucieuses de l’environnement.
Déjà, pour tous les envois nous avons privilégié des chips de calage en amidon de maïs 100% naturel et 100% biodégradable. Nous avons aussi délaissé le ruban adhésif en polypropylène pour du papier Kraft adhésif fabriqué avec 60 % de matériaux naturels. De plus, chaque carton utilisé pour nos expéditions est composé, au minimum de 75% de matières recyclées et est 100% recyclable.
Enfin, la gamme cycle a permis d’amorcer pleinement nos ambitions écologiques. Entre le packaging responsable, le concept de recharge, l’absence de cellophane, les étiquettes en papier des échantillons et des recharges, CYCLE 001 marque un tournant pour la maison. Des ambitions qui déteignent sur la gamme héritage, mais nous vous en dirons plus en temps voulu.
Enfin, il est primordial pour nous de privilégier des partenaires locaux dans l’évolution et l’épanouissement de la maison VIOLET.
Car, même si tout ce que nous entreprenons devrait simplement être du bon sens, nous sommes heureux de participer à notre échelle à construire une parfumerie plus responsable.
À très vite,
Anthony, Paul et Victorien.
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On pourrait penser d’un parfum qu’il sent toujours la même chose. Éternel phare dans la nuit, on se tournerait vers lui lorsque partout ailleurs, les réalités fluctuent et varient. Après tout, ils laissent sur nos souvenirs, des taches indélébiles, des marqueurs qui transcendent le temps et l’espace. Malheureusement, croire cela serait commettre la plus terrible des erreurs et vous vaudrait une comparution immédiate au tribunal des odeurs. Un parfum change, s’adapte, se bonifie, s’altère aussi, parfois. Il dépend de tant de facteurs qu’il serait presque tentant d’écrire que dans un même flacon, chaque pulvérisation est différente de la précédente.
Dans la pléthore de raisons qui modifie la perception d’une fragrance, une a retenu notre attention et c’est souvent la première cause : la peau. Eh oui ! Le plus grand organe du corps humain modifie imperceptiblement nos parfums favoris. Par quels procédés cette dernière change t’elle la perception d’un parfum ?
Attention, divulgâcheur ! il est nécessaire d’écarter une idée reçue très répandue. Certes, la peau joue un rôle important dans la perception que l’on a d’un parfum, mais penser qu’il peut être complètement modifié par cette dernière serait de l’ordre du fantasme. La réalité se cache dans la subtilité.
D’abord, il y a les raisons physico-chimiques de la peau :
— Le pH : Chaque peau a son acidité propre qui peut varier entre 4 pour les peaux les plus sèches à 6,5/7 pour les plus grasses. Cette notion est à prendre en compte lorsque l’on cherche les raisons des changements dans l’odeur de vos fragrances préférées.
— La transpiration : composée à 99 % d’eau et 1 % de sels minéraux, d’anticorps et de toxines, la transpiration par le biais de son acidité peut affecter les molécules odorantes des parfums.
— Le sébum : constitué majoritairement de lipides, il est l’aliment idéal pour de nombreuses bactéries microscopiques qui se trouvent sur la peau sous nos bras et autour de notre sexe. Ce sont ces mêmes bactéries qui sont responsables de notre odeur corporelle en consommant notre sueur. Plus de sébum = plus de bactéries = une odeur personnelle plus marquée.
— La température : La peau étant à une température moyenne comprise entre 33 C° et 36 C°, elle intervient principalement dans la diffusion du parfum.
Sans oublier l’environnement. Car d’autres facteurs entrent en compte dans la symbiose parfum/peau tel que les médicaments, le stress, l’anxiété, l’hygiène de vie, le tabagisme, la maladie, la pollution et toutes les agressions extérieures. La peau est l’organe qui est en contact constant avec l’extérieur. Cette sollicitation perpétuelle l’oblige à sans cesse s’adapter pour jouer au mieux son rôle de fonction barrière. Il reste une cause que j’ai sciemment tu, car je lui réserve un article individuel tant le sujet est intéressant : LA NOURRITURE.
En conclusion, ce que vous portez dépend de nombreux facteurs et la peau en est un important. Vous me pardonnerez d’enfoncer une porte ouverte, mais nous avons tous une peau différente et chacune fera réagir différemment le même parfum même si ce dernier restera dans son essence, le même. Si COMPLIMENT est un bouquet de fleur blanche sur Louise, il ne deviendra pas un ambré sur Thomas. Par contre, la peau de Louise pourra faire exalter les odeurs indolés et animal du jasmin. Il ne lui restera plus qu’à savoir si cette nuance, Louise l’a dans la peau.
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Un parfum de rentrée
« Nouvelle année, nouveau moi ! » Combien de fois avons-nous répété cette phrase à la veille d’une rentrée scolaire ? On choisit ses vêtements des jours à l’avance, on remplit son cartable de fournitures que l’on perdra deux semaines plus tard et on écrit soigneusement son nom dans un agenda qu’on ne rouvrira jamais plus. Autant de rituels qui, il faut se l’admettre, rendent un brin nostalgique. Les années passent mais cette sensation si particulière d’avoir devant soi une page blanche où tout peut être à nouveau écrit reste bien présente. Chez VIOLET cette année, nous avons décidé de couvrir vos arrières et de vous aider à exprimer au mieux cette nouvelle version de vous. Olfactivement, bien entendu ! Nous avons donc sélectionné dans la gamme héritage, trois parfums « spécial rentrée ». Chacun raconte une histoire différente. Alors, à vos envies !
Si vous cherchez une fragrance estivale, car vous souhaitez prolonger l’été et apporter un peu de sable chaud au bureau, COMPLIMENT est fait pour vous. Plaisant, jovial et radieux, c’est le parfum qui apportera un peu de soleil auprès de vos collègues.
Une envie de fraîcheur ? Un parfum à la fois singulier et parfaitement adapté à toutes les situations ? Optez pour NUÉE BLEUE ! Tonifiant et revigorant, il dynamisera subtilement votre sillage.
Si au contraire vous voulez surprendre et détoner, montrez que la routine n’a qu’à bien se tenir avec UN AIR D’APOGÉE. Addictif, séduisant et élégant Il sera un allié redoutable pour quiconque veut dompter cette rentrée 2021.
N’oubliez pas qu’avec le code « MONECHANTILLON » la première dose d’essai est gratuite, seuls les frais de port seront demandés. Et surtout, comme pour toutes les situations nouvelles, la rentrée est un superbe moyen d’expérimenter et de découvrir, alors profitez-en à fond et à très vite.
Paul
Alors située rue du faubourg saint honoré, la parfumerie VIOLET sortit en 1939 le parfum COMPLIMENTS. 82 ans plus tard, son successeur perd le « s » pour devenir COMPLIMENT: Celui qui compte vraiment.
Pour lever le voile autour de ce parfum, il a fallut contextualiser l’année de sa sortie. 1939 est connue comme une année sombre dans l’Histoire occidentale.
Si on retient volontiers les tensions dues aux montées des extrêmes, les premières dictatures en Europe et surtout le début de la seconde guerre mondiale, on omet souvent de dépeindre l’ambiance, et notamment en France, lors de cette première moitié d’année. C’était une véritable période d’insouciance et de légèreté. Le poète Léon-Paul Fargue écrivit même en parlant de l’été 39 « Les voici qui s'approchent, les vacances, bourdonnantes comme des Walkyries, fines et chargées d'or comme les trois Hespérides » Et c’est précisément dans ce contexte frivole que COMPLIMENTS vit le jour.
Comme lorsque l’on reçoit ou que l’on se fait un compliment sincère, nous avons voulu un parfum qui retranscrive cette euphorie scintillante. Pour se faire, le maître parfumeur Nathalie Lorson a opté pour un départ frais et fusant composé de matière premières détonantes comme le palmarosa, le freesia ou encore la feuille de violette.
Le coeur et le fond du parfum se structurent autours d’un véritable soleil de fleurs blanches. De la tubéreuse à l’ylang ylang en passant par le jasmin sambac et le jasmin grandiflorum, cet astre solaire rayonne d’une pureté enivrante. S’y mêle savamment la fleur d’oranger, l’iris, le benjoin, la vanille, la graine de lin ou encore un extrait de foin.
Notes de tête : Pivoine/Freesia/fleur d’oranger
Notes de coeur: Tubéreuse/Jasmin/Ylang
Notes de fond: Aubépine/Vanille/Héliotrope
Que ce soit dans le reflet d'un miroir ou après une réflexion personnelle, dans l’individualité d’une foule ou isolé de tout: complimentez-vous.
Que ce soit pour vous ou pour l’autre, attendu ou soudain, offert ou reçu, un seul mot d’ordre: complimentez-vous.
Parce qu’un compliment est un cadeau inestimable, un morceau de légèreté arraché au divin pour venir rougir les pommettes et adoucir les lèvres.
Et de ces mots volés s’extirpe un parfum. Une force olfactive enivrante qui naît lorsque deux mondes se rencontrent: COMPLIMENT et vous. »
En définitive, le petit dernier s’inscrit dans ce qu’un parfum peut vous procurer de plus sincère et de plus généreux : un simple compliment.
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Vous nous pardonnerez de prêcher pour notre paroisse, mais l’histoire de VIOLET est l’exemple typique de ces parfumeries qui mêlèrent leurs destins à celui des savons.
En 1823, Violet et Guénot s’associent pour ouvrir une boutique d’un genre qui est depuis révolu, un commerce de détail en cosmétique au cœur de la rue Saint-Denis à Paris. Leur réputation grandissante, ils la doivent à un produit en particulier. Cela ne sert à rien de faire perdurer le suspens plus longtemps, car vous l’aurez compris : c’est grâce au savon. Tandis que VIOLET gagne de nombreux prix pour ses innovations en savonnerie, ses produits connaissent un succès grandissant qui lui permet d’ouvrir une usine à la plaine Saint-Denis. Ils mettront en vente des dizaines de savons parfumés et en quelques années seulement, VIOLET deviendra une référence nationale en la matière. Mais la marque à la reine des abeilles n’est pas la seule dans ce secteur et la concurrence est pour le moins rude. À tel point que les batailles finissaient souvent devant les tribunaux de l’époque.
Les participants contemporains de VIOLET à la course au savon ? Des maisons dont le prestige résonne encore aujourd’hui : Galimard, Fragonard, Guerlain, E. Coudray, Piver, Gelé frères, Molinard, bourgeois, Pinaud.
Mais alors pourquoi un engouement soudain et une telle offre de la part des parfumeries de l’époque ?
Tandis que le parfum était privilégié pour la toilette durant la renaissance, il fallut attendre la fin du 18e siècle pour que le savon parfumé connaisse son avènement. Grâce à l’essor de l’industrialisation, aussi bien les classes populaires que la bourgeoisie accueillirent le savon dans leur salle de bain. Il devint ainsi un produit incontournable du quotidien. De nombreuses maisons flairèrent cet engouement pour ce produit et proposèrent rapidement de répondre à cette demande grandissante. Mais le savon de Marseille reste, durant des décennies, la référence indétrônable. Faisant même de la cité phocéenne l’une des capitales mondiales du savon. Un événement cependant, vint chamboulé l’ordre établi : L’embargo anglais de 1801 sur les matières premières. Cette situation fit augmenter si drastiquement les prix de la fabrication des savons qu’elle obligea les savonneries à redoubler d’ingéniosité. Ils intégrèrent alors d’autres huiles pour substituer l’huile d’olive devenue hors de prix. C’est ainsi que les savons furent composés, en partie, de bases moins odoriférantes telles que le coprah, la noix, le colza, la palme ou le lin. Cette nouvelle formulation ouvrit le champ des possibles et permit d’intégrer plus facilement des fragrances aux formules. Couplez à cela les avancées scientifiques, l’essor de la parfumerie fine, le besoin de certaines classes sociales de se différencier du reste de la population, et ce, jusqu’à la salle de bain et vous obtenez un boom des savons de parfumeurs.
savons de la parfumerie VIOLET issue d'un catalogue produit
Les parfumeries de l’époque se jetèrent alors dans la brèche et, bientôt, toutes les maisons respectables proposèrent des savons parfumés à leur catalogue. Aujourd’hui, il est presque inconcevable d’avoir un savon sans odeur. Au point où, ironiquement ce sont ces savons neutres en sillage qui devinrent la niche.
Avec le temps, la plupart des instituts se sont spécialisées. Les parfumeries, comme on l’entendait à l’époque, ont abandonné la richesse de leur catalogue au profit de produits uniques. Dans cette histoire, on oublia lentement que les parfumeries étaient de véritables temples de la variété cosmétique.
Cela vous semble être une notion floue ? Sortez vos souvenirs, car je m’en vais de ce pas vous remémorer au moins une fois où vous avez sciemment employé la rétro-olfaction. Vous avez sept ans, il est midi et demi et vous tenez la main de votre camarade de classe pour entrer deux par deux dans le réfectoire. À peine arrivé dans la salle, vous êtes assailli par l’odeur aigre de la langue-de-bœuf sauce cornichon. Ça, c’est la voie orthonasale. Une fois à table, on vous somme de finir votre assiette si vous voulez rejoindre vos amis dans la cour de récréation. Là, pas folle la guêpe, vous décidez de vous boucher le nez en mâchant la nourriture afin qu’il ne reste que la texture peu ragoûtante de la langue de bœuf goût cantine. Vous avalez donc la mixture devenue insipide et, fier comme tout, vous débouchez vos narines. Catastrophe ! Le goût est démultiplié par, ce qui semble être, mille ! Vous venez de prouvez la relation qui existe entre la bouche et le nez et d’expérimenter de surcroît, la rétro-olfaction.
Si cette tranche de vie ne vous parle pas autant qu’à moi, nous avons, grâce à notre précédent article sur l’anosmie, attiré l’attention d’une personne qui accepta de nous confier son expérience. Voici comment la rétro-olfaction changea la donne :
Amandine est une jeune femme ayant perdu l’odorat à la suite d’un violent choc au cerveau dû à un accident de voiture. Ce n’est que lorsque ses amis, venus lui rendre visite à l’hôpital, lui ont conseillé de réduire sa consommation de parfum, qu’elle prit conscience de cette perte. C'est à la suite de nombreux passages chez l’ORL et différents tests olfactifs ratés, notamment un qui consiste à percevoir l’odeur entêtante de l’éther, qu’on lui diagnostiqua une anosmie totale.
Fait encore plus troublant, son handicap n’est pas couplé à une agueusie. En effet, la jeune femme maîtrise la reconnaissance des saveurs. Elle avoue, cependant, ne plus trouver la truffe aussi puissante que dans ses souvenirs. « Le gros problème c’est que le repas commence bien avant de manger ce qu’il y a dans son assiette et j’avoue ne plus pouvoir me donner faim grâce à une odeur appétissante. » Nous confie Amandine.
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Or, un beau jour, Amandine inhala une mouillette fraîchement imbibée d’un parfum ayant une tête hespéridée. Elle fut capable de reconnaître plusieurs matières premières qui se dégageaient de la languette de papier ; citron, bergamote et orange. Le triptyque fut une véritable résurrection pour elle. Après plus de deux ans de silence radio olfactif, la voie rétro nasale lui offrit une expérience qu’elle croyait, à jamais, perdue.
Aujourd’hui, Amandine est ravie de cette découverte même si elle met en garde sur la gestuelle qui consiste à inhaler des matières premières mêlées à des vapeurs d’alcool. Elle ne désespère pas, un jour, recouvrer l’odorat pour, enfin pouvoir à nouveau vivre normalement. Sentir l'odeur de ses proches et de son conjoint, apprécier l'odeur du poulet braisé sur un marché le dimanche matin et savourer à nouveau les effluves du chocolat.
En conclusion, la rétro-olfaction n’est pas seulement ce terme obscur et ésotérique employé par quelques amateurs de vin et de cigares. C’est tout un pan de notre anatomie qui est méconnu du grand public et qui mériterait un très gros coup de projecteur. Et si Anthelme Brillat-Savarin disait que « Sans la participation de l’odorat, il n’y a point de dégustation complète » ne pourrait-on pas rajouter que la dégustation peut compléter l’odorat ? Je médite là-dessus et reviens vers vous.
Paul
Nous braquons les projecteurs sur un handicap souvent incompris qui réalise un grand retour sur la scène médiatique à cause du COVID-19 : l’anosmie.
Composé de osmê qui veut dire « odeur » en grec ancien et du préfixe privatif an —, ce mot signifie littéralement « sans odeur ».
Comme son nom l’indique, elle caractérise donc les personnes qui ne possèdent pas d’odorat. Une perte qui peut sembler, de prime abord et pour la majorité des gens, secondaire, mais qui invalide bien plus qu’on ne l’imagine.
Lors d’une soirée de printemps, autour d’un feu de camp organisé sur un terrain adapté et conforme à la pratique sécurisée de la pyrotechnie, votre cousin vous propose une partie du jeu des « dilemmes ». Dès la première question, ce sacripant vous donne un choix cornélien : « tu préfères quoi entre perdre la vue ou l’odorat ? »
Jetez-moi, sans plus tarder, la première pierre si vous avez répondu en cette nuit étoilée : « la vue ».
Eh oui ! Méconnue et délaissée, l’olfaction est reléguée au rang de sens dispensable. Mais peut-on réellement en vouloir aux hommes et aux femmes actuels ? Nous ne vivons plus dans une société primitive ou le nez devait être affûté pour prévenir des potentiels dangers. Résultat ? Notre organe s’est légèrement rouillé avec le temps. Même sans remonter si loin, les intellectuels des époques modernes semblent tout aussi responsables que l’évolution sociétale. En considérant l’odorat comme sens de la bestialité, du désir et de l’instinct, en gros, celui qui nous renvoie honteusement et inévitablement à notre nature animale, ils contribuèrent allègrement à la vision délétère que l’on peut en avoir.
Alors, après tant d’années passées à fustiger notre nez, arrive inexorablement le moment où l’odorat finit par être délaissé. On peut notamment le retrouver à la 6e place (sur 8 s’il vous plaît, tout n’est pas perdu) du classement des sens les plus utiles selon l’étude réalisée par là City University of London. À titre indicatif, la 7 et la 8 places sont respectivement occupées par la nociception (perception de la douleur) et la thermoception (perception de la température).
Au fait, vous ne le saviez peut-être pas, mais en sacrifiant le sens de l’odorat pendant le jeu des dilemmes, vous avez aussi condamné celui du goût puisque par rétro-olfaction ils sont souvent indissociables. Deux pour un ? Ce n’est pas très pragmatique tout ça.
Si cette vision réductrice de l’olfaction ne pose, hormis pour les professionnels du secteur, généralement aucun problème, elle devient cependant beaucoup plus gênante lorsqu’on l’intègre au spectre de la santé. En effet, aujourd’hui, l’anosmie totale* n’est pas reconnue comme maladie handicapante. Une aberration quand on s’intéresse de près aux conséquences qu’elle peut engendrer.
Premièrement, le manque d’un système d’alarme fonctionnel et quotidien : prévenir des nourritures périmées pour éviter les empoisonnements ou alerter sur les odeurs de fumée, de gaz et autres dangers.
Ensuite, on observe une diminution de la qualité de vie avec la perte du plaisir de s’alimenter ou l’incapacité de profiter d’effluves agréables.
Enfin, il y a l’insécurité que cette situation engendre au quotidien avec l’impossibilité de contrôler ses propres émanations provoquant des problèmes identitaires et intimes.
Toutes ces conséquences entraînent souvent la dépression du malade et, malheureusement dans de trop nombreux cas, le suicide.
Arrêtons de conseiller à près de 3 % de la population de « vivre avec ». Nous ne soulèverons pas l’ironie de ce choix de mot lorsqu’il s’agit d’une perte, mais nous nous offusquerons de minimiser à ce point cette maladie.
*L’anosmie partielle est un sujet un peu différent que nous pourrons traiter, si vous le souhaitez, dans un prochain article.
Car oui, il faut débunker le mythe du parfumeur né. Attention, il existe bel et bien des personnes ayant des appétences et des facilités pour se figurer le monde des odeurs, et ce, dès le plus jeune âge, mais rien ne dépassera jamais l’expérience et l’entraînement. Ce n’est pas pour rien que les parfumeurs stars de grands groupes ont en moyenne autour de la cinquantaine. En parfumerie, comme dans tout, le travail est le grand secret.
Certes, vous entendrez, au détour d’une interview que, déjà tout petit, et avant même de savoir compter, tel ou tel maître-parfumeur faisait des mélanges dans l’arrière-boutique d’une officine grassoise. Mais ce qu’omet sciemment de mentionner ce maestro des odeurs est les milliers d’heures à apprendre par cœur, une à une, chacune des matières premières qui composent la palette olfactive de tout bon parfumeur. Pourquoi tant de mystère ?
Parce que le travail acharné, les centaines de ratés, les soirées entières de remise en question et de doute pour en arriver à exceller dans un domaine seront toujours moins glamours que la version d’un enfant prodige suivant sa destinée.
Il n’y a pas un parfumeur/parfumeuse compétent(e) qui ne soit pas un bourreau de travail. Un forçat qui réfléchit matin, midi et soir pour créer la prochaine note olfactive addictive. Pour un accord concluant, vous n’imaginez pas le nombre de tentatives nécessaires. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que l’on appelle cela des « essais ».
Mais l’école du « travail acharné pour devenir parfumeur » n’a pas que des adeptes et dans les rangs de ses détracteurs nous retrouvons non moins que Germaine Cellier. Cette autodidacte de renom pensait que le temps et l’expérience ne supplanteraient jamais une créativité innée. Nous lui concédons qu’elle est l'illustration de son opinion puisqu’elle a, en son temps, révolutionné le monde de la parfumerie sans aucune formation initiale. Un sujet donc clivant qui renvoie au célèbre conflit « l’innée face à l’acquis ».
À la question : « Naît-on nez ? » Nous répondrons chez Violet: non, on le devient. En travaillant, jour après jour, accord après accord, essai après essai. On réussit parfois, on rate souvent. On est fier de nous l’espace d’un instant et l’on se remet en question tout le reste du temps. Chacun possède le potentiel de devenir parfumeur s’il réunit ces deux qualités : volonté et curiosité. Ce n’est pas la naissance qui nous définit entièrement, malgré tout ce que l’on peut entendre. Alors, à vos mouillettes, vous avez du pain sur la planche.
Rareté et consommateur ont souvent fait bon ménage, car il existe chez ce dernier une volonté profonde de se différentier et de sortir du lot. Qui n’a jamais ressenti une forme de fierté, d’accomplissement et même de joie lorsqu’il prend conscience de faire partie d’un petit groupe jouissant d’un accessoire, d’un vêtement ou d’une expérience ? Ce phénomène d’exclusivité a toujours gravité au cœur du marketing et nombreuses sont les marques qui cultivèrent cette notion. La parfumerie est loin de déroger à la règle. « Je ne veux pas sentir comme tout le monde » ou « toutes les odeurs se ressemblent, je cherche ma propre signature » combien de fois à-ton déjà entendu ce refrain ? La question que l’on se pose alors est : l’exclusivité est-elle synonyme de salvation ?
L’émergence même de la niche est la preuve d’une volonté de singularité. Tandis que la parfumerie sélective et ses best-sellers englobaient une bonne partie du marché, ce nouveau mouvement faisait son apparition en marge des canaux traditionnels. À l’antipode des fragrances conventionnelles, on jouait désormais avec le bouche-à-oreille, les ventes « sous le manteau », l’antipub. La résistance s’organisait dans l’ombre afin de gagner une guerre qui semblait, qu’on se le dise, perdue d’avance tant l’adversaire était implanté. Or l’histoire nous prouva le contraire. La niche réunissait tous les bons arguments. Rares, difficiles d’accès, différents et reconnaissables, leurs parfums connurent un succès, au fil des ans, retentissant. À tel point qu’aujourd’hui il n’existe plus un mastodonte du sélectif qui n’a pas soit investi dans ses petites maisons dissidentes soit développé leurs propres gammes privées, vestiaires, exceptions, confidential, exclusifs, nommé-les comme bon vous semble. La bataille a juste changé de front.
Mais la simple niche ne suffit bientôt plus et pour alimenter cette volonté de distinction, les marques trouvèrent mille façons d’appréhender le parfum. Expérience personnelle dans des salons privés, invitation à des événements ultras sélectifs, ateliers pour composer sa propre fragrance, à défaut d’être commun, tous semblent vouloir proposer l’exceptionnel. Certaines maisons offrent même la possibilité de rencontrer un nez interne afin de développer un jus unique, c’est ce qu’on appelle le sur-mesure. Cette solution, qui paraît être la réponse la plus adaptée à la volonté d’avoir sa signature olfactive est malheureusement encore trop onéreuse pour le grand public.
Pour pallier le prix mirobolant du sur-mesure, certaines marques préfèrent mettre l’accent sur le cheminement jusqu’au parfum. Par exemple, elles vous accompagneront à l’aide d’un algorithme sur leur site internet pour choisir une fragrance dans leur propre collection exhaustive. Une solution 2.0 pour tenter de s’extraire de l’ordinaire.
Or cette course à l’extraordinaire oblige parfois les marques à côtoyer d’un peu trop près les limites du raisonnable. Les parfums que l’on peut personnaliser à l’aide de son urine ou de son sang sont de bons exemples pour étayer cet argument.
En définitive, l’exclusivité en parfumerie est en constante évolution et sa recherche s’affine de jour en jour. Chez violet, puisqu’il faut parfois prêcher pour sa paroisse, nous pensons sincèrement qu’entrer dans un cercle restreint de personnes pouvant posséder un jus aussi longtemps qu’ils le désirent est une solution poétique à l’exclusivité. Car en plus d’être unique, vous faites alors partie d’une communauté.
À la prochaine
]]>Plus que 9 jours avant le Kickstarter
Un nom moderne, un look industriel, un packaging minimaliste et un concept radicalement nouveau, mais que se passe-t-il dans l’univers historique de Violet ?
Pour avoir étudié son passé bicentenaire, nous pouvons aujourd’hui vous affirmer sans ciller : la parfumerie à la reine des abeilles innovait sans cesse. Fragrances, savons, rouges à lèvres, rien n’y coupait et chaque produit avait le droit à sa ribambelle de brevets. CYCLE s’inscrit dans cette lignée. Fière ambassadrice de son histoire, la capsule propose le premier parfum rechargeable en édition limitée. Là ou un littéraire verrait un simple oxymore, nous avons décelé une ambition : créer une offre à la fois limitée en nombre et illimitée en quantité.
Il nous aura fallu plus de deux ans pour imaginer et concrétiser une telle exclusivité. Une fois résolu le défi de la logistique, nous pouvions enfin vous présenter ce projet audacieux et sacrément nouveau.
Si nous devions résumer CYCLE en quelques chiffres :
Une, c’est le nombre de secondes qu’il nous aura fallu pour tomber amoureux de l’odeur lorsque Patrice Revillard, parfumeur chez Maelstrom, nous l’a présentée.
Un et deux, c’est respectivement le nombre d’euros qui seront reversés à la cause des abeilles pour chaque flacon et recharge commandés.
Seulement mille, c’est le nombre de personnes qui pourront adopter le premier CYCLE 001. Il se passera du temps avant de tomber sur un inconnu possédant le même parfum que vous.
Mille c’est aussi le nombre de flacons numérotés qui seront fabriqués dans nos usines françaises partenaires. Un flacon unique pour une personne unique :)
Un million c’est le nombre de raisons qui ont poussées CYCLE à être pensé afin d’avoir un impact écologique réduit. Packaging recyclé et recyclable, flacon en verre réutilisable, capot en bois, recharge de 200 ml en aluminium, alcool naturel, cellophane proscrit et encore bien d’autres initiatives en faveur de l’environnement.
Illimitée, c’est le nombre de recharges que vous pourrez vous procurer. Nous savons à quel point le liant entre un parfum et son détenteur est fort et le briser serait un terrible affront.
Enfin, illimitée, c’est aussi le nombre de déclinaisons et d’ambitions que nous avons pour ce nouveau concept.
Parce que c’est un projet précurseur qui ouvre la voie vers une parfumerie différente, unique et originale, nous soumettrons le 2 juin prochain, l’idée sur un site de financement participatif. CYCLE 001 se lancera avec vous sur Kickstarter.
Et le prix dans tout ça ? Nous pensons que pour rentrer dans le cercle des détenteurs d’un CYCLE, ce dernier ne devrait pas être un argument sélectif. C’est pourquoi le flacon de 100 ml sera à 87 euros. Pour les plus rapides, il sera même à 66 euros. Alors rendez-vous le 2 juin sur https://www.kickstarter.com/projects/1377862874/cycle-by-violet
Concrétisons ensemble une parfumerie unique.
Paul de l'équipe Violet
PS Pour ne pas louper le lancement et ses offres attractives, n’hésitez pas à vous inscrire sur notre page Kickstarter ! À bientôt
]]>Cet article fut rédigé juste après le déconfinement en France
Le parfum est un cadeau. Principalement pour soi, mais n’ayons pas peur de l’écrire pour les autres aussi, parfois. Quoi qu’il en soit, il existe pour être senti. La nature elle-même l’a bien compris. Avant de flatter notre nez, l’odeur des fleurs est avant tout un moyen d’attirer les insectes butineurs. Alors, qu’advient-il si l’on coupe à la racine ce langage invisible ? Le confinement est-il synonyme d’abandon pour les parfums ? Rétrospective à chaud sur une période gelée.
Les maladies, épidémies et pandémies ne font pas bon ménage avec les fragrances, c’est un fait. Relégué au rang de besoin secondaire voir tertiaire, les odeurs comme beaucoup d’autres choses peuvent sembler bien futiles lorsque la vie de chacun est en jeu. Pourtant, dans la crise que nous traversons, l’odorat joue malgré lui un rôle significatif et la perte de ce dernier peut être un précieux révélateur. En effet, l’OMS a reconnu l’anosmie comme un symptôme indicateur de la COVID-19.
Les mœurs évoluent sans forcément changer les réactions en temps de crise. Dans l’histoire des fléaux, le confinement a souvent été une réponse face à la contagion. Ainsi on voit notre quotidien bouleversé. Télétravail pour certains, règles sanitaires drastiques sur les lieux de travail pour d’autres et surtout règles de distanciations pour tout le monde, personne n’est épargné. De ces situations exceptionnelles naissent, et vous me pardonnerez l’oxymore, des routines exceptionnelles. Plus d’un français sur trois avoue ne plus procéder à une toilette complète et quotidienne. Alors si les Français ne se lavent plus à la même fréquence vous imaginez facilement l’impact du confinement sur le parfum. Le secteur est en difficulté.
© Crédit photo : AFP
Face à cette crise, les grands groupes de l’industrie se sont diversifiés. LVMH, GIVAUDAN ou encore FIRMENICH ouvrirent des lignes de production de gel hydroalcoolique dans leurs usines pour combler les pénuries. Sur le plan économique, les marques furent obligées de faire preuve d’ingéniosité et de proposer du contenu DIY* sur leurs réseaux sociaux afin de conserver une voix durant ces temps sombres. L’industrie se réinvente peu à peu.
Ailleurs, le parfum prit une autre dimension. Tandis que certains le considéraient comme inutile ou symbole de « la vie d’avant », d’autres l’acceptaient comme une salvation. Ainsi, en Égypte et en Turquie, pour faire face à la pénurie de gel hydroalcoolique, les gens se tournèrent vers l’eau de cologne, composée alors à plus de 70 % d’alcool, pour se nettoyer les mains. Cette solution de substitution fut même encouragée par les gouvernements de ces pays; un heureux hasard lorsque l’on sait qu’en Turquie l’eau de cologne rime avec hospitalité et hygiène.
Enfin dans cette situation le fait que le parfum retrouve une place centrale dans différentes cultures, il est parfois possible qu’on lui accorde plus de valeurs thérapeutiques qu’il n’en possède réellement. Confère « le parfum du prophète » en Iran.
En conclusion, le parfum n’est peut être pas un symbole de la vie d’avant ou un remède contre le coronavirus. Mais il est un moyen qui nous relie les uns aux autres dans une période où l’on nous demande au contraire de nous écarter. Et si nous devions retenir qu’une seule phrase ce serait : le parfum ne guérit pas toujours des maux, mais il soigne le reste.
]]>Cette plante tirerait son nom ainsi que ses surnoms de la visite d’un archange sur terre. Ce dernier serait descendu du ciel pour enseigner aux hommes les propriétés médicinales de la plante afin de les sauver de la peste noire.
Ce que l’on sait de source sûre est que l'angelica archangelica est avant tout originaire d’Europe centrale et des pays nordiques. Cultivée en France, en Belgique aux Pays-bas et en Allemagne, l’angélique est une plante qui affectionne les régions humides et marécageuses.
Empreinte d’un penchant baroque, la plante est éphémère et ne fleurit qu’une fois dans sa vie, souvent au bout de trois ans. Ses graines sont alors récoltées mi-juillet lors de sa fleuraison, et ses racines pendant l’hiver.
L’angélique est un patrimoine à elle toute seule. Elle passionne l’homme depuis des siècles et ce dernier lui accorde encore aujourd’hui de nombreuses vertus médicinales, culinaires ou encore phytothérapeutiques.
En parfumerie, l’angélique n’est pas non plus en reste et nous l’utilisons principalement pour ses graines et ses racines. Elles sont traitées par distillation à la vapeur d’eau afin d’obtenir une huile essentielle. Notons que son rendement est de l’ordre de 0.10 % à 1.00 % suivant le traitement de la graine ou de la racine.
Beaucoup d’entre vous connaissent la signature olfactive de l’angélique. Même si son odeur suave et puissante est principalement caractérisée par ses notes vertes, boisées et épicées, le parfumeur va l’apprécier pour son éventail de facettes: ses notes encens, terreuses et surtout musquées. Saviez-vous que l’on a découvert l’exaltolide (un musc blanc) à l’état naturel dans la racine d’angélique.
C’est pour cette richesse et cette générosité qu’elle est très prisée en parfumerie fine et entre dans la composition de grandes fragrances comme Angélique Noire de Guerlain, Bel ami d’Hermès ou encore Angélique sous la pluie des éditions de parfums FM.
Chez Violet, nous adorons tout ce qui a un patrimoine et dire que l’angélique en a un chargé serait un euphémisme. Comme nous sommes avant tout de fervents restaurateurs, l’angélique touche particulièrement la corde sensible de Violet. Alors peut-être, nous disons bien peut-être que nous lui donnerons bientôt l’occasion d’écrire avec nous une nouvelle histoire.
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Pouvions-nous faire titre plus engagé ? Difficile à dire mais il est vrai que nous aurions pu être impartiaux et titrer « La synthèse en parfumerie » ou encore « Synthèse et parfum ». Malheureusement ces deux phrases manquaient d’un sérieux parti pris. Or un tel sujet incombe une position franche et sans concession tant il divise, déchire, passionne l’industrie moderne des cosmétiques. Pourquoi de plus en plus d’entreprises prônent-elles le 100 % naturel dans leurs parfums ? La synthèse est-elle vraiment l’ennemie comme on peut l’entendre aujourd’hui dans certains discours ? Pouvons-nous vraiment envisager une parfumerie sans synthèse ? Face à ces questions, chez violet nous avons notre petite idée, laissez-nous vous en convaincre.
La synthèse a révolutionné la parfumerie moderne.
C’est un fait, une évidence, un axiome même. Sans la synthèse appliquée aux parfums nous serions encore aujourd’hui réduits à porter des parfums de la famille du vinaigre des quatre voleurs et comme son nom l’indique, son odeur ressemble à s’y méprendre à celle d’une vinaigrette.
Que ce soit l’utilisation de la coumarine dès 1889 dans le Jicky de Guerlain, ou le célébrissime Chanel N° 5 et son bouquet aldéhydé, la synthèse a réinventé la parfumerie et ce dès 1850. Vous nous direz alors qu’il faut aller de l’avant et ne pas se servir du passé comme seule référence mais il faut alors préciser que ces mêmes parfums, vieux de plus de cent ans continuent aujourd’hui d’inspirer la plupart des créations modernes.
Le parfumeur a découvert un nouveau monde.
Plusieurs milliers de nouvelles matières premières ont été ajoutées au fil du temps à la palette du parfumeur. De quoi lui donner le tournis surtout lorsque l’on sait qu’il était réduit auparavant à composer avec quelques centaines de notes. La synthèse a permis de facto de booster sa créativité. Il a pu ainsi être libre, imaginatif, subjectif même, et créer des odeurs qui ne ressemblaient en rien à la nature. Nous irons plus loin en disant que la synthèse a élevé le parfumeur au rang d’artiste et lui a permis de proposer des parfums s’écartant complètement des schémas traditionels.
La synthèse a des bienfaits dont certains écologiques.
Attention, une phrase à ne pas mettre entre toutes les mains mais la production de matières premières naturelles peut s’avérer être source de conflits. Surproduction, défrichement, appauvrissement des sols et des ressources, destruction des écosystèmes, pollution agricole, extrême précarité des exploitants, marchés parallèles, les formes de violences sont nombreuses et malheureusement trop souvent présentes. Même si l'agriculture est vitale et protège pléthore d'acteurs, la synthèse, permet dans de nombreux cas, d’alléger les attentes toujours grandissantes du marché mondial et diminuer la pression sur les petites exploitations, les premières victimes des injustices. De plus la synthèse de matière première d’origine animale permet d’éviter l’exploitation de ces derniers. Civette, castoréum, chevrotin porte musc, autant de molécules qui proviennent aujourd’hui de laboratoire et non de la nature.
L’idée largement véhiculée prônant les bienfaits du naturel et qu’il serait bien moins dangereux que la synthèse a déjà été traité dans l’article sur le BIO en parfumerie, lien ci-joint. Attention spoiler : il va sans dire que rien n’est moins vrai.
Cependant, il serait erroné de penser que la synthèse n’a que du bon. Aujourd’hui lorsque l’on sait que le synthétique représente, selon diverses sources, entre 50 % et 90 % de la formulation en général, on peut légitimement se poser des questions. Avons-nous trop conquis le continent artificiel ?
La synthèse est là pour soutenir le naturel
Le naturel reste indéniablement l’âme du parfum. Il apporte cette dimension riche et généreuse qu’aucune formule 100 % synthétique ne pourrait se targuer d’avoir. Une profondeur que seule une rose et ses centaines de composés chimiques peuvent offrir. Une force que seul le jasmin et ses mille facettes peuvent donner et la synthèse est, au mieux, avant tout présente pour sublimer la nature.
Nous avons besoin de la synthèse en parfumerie. Que ce soit pour des questions de créativité, de stabilité, de coût ou encore de disponibilité des volumes, il est aujourd’hui impossible de s’en passer. Chez Violet nous avons fait le choix de prendre ce qu’il y a de mieux dans les deux familles. Proposer ainsi des parfums aussi riches que créatifs.
Mais pour imaginer un monde meilleur, il est nécessaire d’apporter de l’éthique dans les formules. Différencier la pétrochimie de la chimie verte, du substitut au similaire et se libérer pour de bon de la synthèse polluante, avide de gaz, de pétrole et autres énergies fossiles. Nous ne pouvons être, pour le bien de la parfumerie, partisan de la mort de la synthèse, juste de son évolution en chimie verte. Car s’en débarrasser complètement ne serait pas une évolution mais au contraire une régression. Car pour nous, entre le naturel et la synthèse, l’alchimie est grande.
]]>Le mimosa, fleur hivernale emblématique de la côte d’Azur, est aussi grandement réputé pour ses propriétés olfactives. Ses pompons jaunes brillants développent une odeur si caractéristique et si envoûtante que la fleur s’est hissée au fil du temps dans la liste des matières premières fétiches des parfumeurs.
Sa période de fleuraison et de récolte ayant lieu fin février, nous avons décidé de mettre en lumière pour vous celle que les locaux surnomment affectueusement « le soleil d’hiver. »
Il faut savoir que le mimosa fut importé sur la côte méditerranéenne française depuis l’Australie au début du XIXème siècle par l’explorateur James Cook. L’arbuste s’adapta alors formidablement à son nouvel environnement. Appréciant le climat ensoleillé et les gelées peu fréquentes de la Côte d’Azur, il proliféra dans les massifs de l’Estérel et du Tanneron, dont les sols rocailleux et sablonneux formèrent un terrain idyllique pour son développement. D’ailleurs la ville de Mandelieu-La Napoule, située au pied du Massif du Tanneron et qui abrite la plus grande concentration de mimosas d’Europe, est rapidement devenue la capitale internationale de cette fleur. Depuis 1931, on y célèbre tous les ans, au mois de février et ce pendant dix jours, une grande fête populaire en son honneur.
Il est bon de rappeler que le mimosa ne se contente pas d’être un élément décoratif du début de l’année mais que ses propriétés dépassent rapidement l’unique aspect esthétique de ses pompons. Son exploitation est par exemple essentielle pour l’industrie du parfum. Il existe plusieurs variétés de mimosa et toutes sont odorantes. Cependant, la variété de mimosa Acacia Decurrens reste celle qui fait le bonheur des parfumeurs tant ses grains sont odorants.
Cultivé principalement en France, en Inde, au Maroc et en Chine, le mimosa représente pour certaines régions du monde un enjeu économique. Il a d'ailleurs contribué en France, au même titre que la rose, à l’essor de la ville de Grasse au XIXe siècle.
Pour en exploiter sa subtile odeur, l’industrie du parfum utilise un processus appelé « extraction aux solvants volatils » sur les branchettes du mimosa. Exception faite de la Chine qui isole les grappes une à une du reste de l’arbuste afin d’obtenir une Absolue plus florale et plus figurative.
La fleur de mimosa possède un bon rendement d’extraction puisqu'il faut environ cent-cinquante kilos de fleurs pour obtenir un kilo de concrète*. À titre de comparaison; la production d’un kilo d’huile essentielle de rose nécessite la distillation de trois à cinq tonnes de pétales de roses. On traite ensuite par extraction et filtrage cette concrète de mimosa afin d’obtenir une absolue: concentré sous forme liquide et miscible dans l’alcool, utilisable en parfumerie. Ce précieux liquide à l’odeur riche, chaude et poudrée, nuancée de facettes vertes et fraiches (parfois associées au concombre), et aux notes de paille et de miel est utilisé dans de nombreux accords floraux. Le mimosa entre ainsi dans la composition de parfums renommés, comme Amarige de Givenchy ou Paris d’Yves-Saint-Laurent.
Chez Violet, nous célébrons notre amour pour le mimosa dans une composition à la fois sensuelle et audacieuse: Un Air d’Apogée. Alors la prochaine fois que votre nez plongera dans ce floral cuiré et que vous remarquerez sa générosité charnelle, dites vous que seul un soleil d’hiver peut offrir cette sensation.
* beurre odorant et concentré de la fleur
Cliquez ici et retrouvez-nous en vidéo lors de la récolte du mimosa
Vous aurez certainement remarqué que l’ensemble de nos flacons sont habillés d’un tampon circulaire représentant une abeille entourée de divers inscriptions.
D’où vient cette estampe et pourquoi une abeille ?
Il faut savoir que Violet fut, au cours du XIX° Siècle, le fournisseur de nombreuses cours royales européennes.
À l’instar de son principal concurrent, Violet était sous le second Empire fournisseur officiel de l’impératrice Eugénie, alors épouse de Napoléon III et impératrice des Français de 1853 à 1870.
L’abeille, considérée comme le plus ancien emblème des souverains de France, était le symbole dans un premier temps de la royauté, mais surtout de l’empire, avec son retour sur les armoiries de Napoléon 1er.
La maison acquit le titre « À la Reine des Abeilles » dans la fin des années 1850 et fit le dépôt d’un timbre de garantie auprès de la chambre de commerce de Paris le 4 mars 1858. Cette marque de fabrique ayant pour but d’endiguer les contrefaçons et imitations, déjà nombreuses à l’époque.
Ainsi, elle apposa ce visuel spécial sur chaque produit développé durant cette période, et indiqua dans un manifeste, signé par Louis Claye, successeur de la Maison à l’époque, que tout produit n’ayant pas cette marque de fabrique serait frauduleux. La Maison renommera même la parfumerie Violet en « Violet, à la Reine des abeilles ».
Nous avons retrouvé pour la première fois cette estampe dans le registre du commerce d’époque, gardé dans l’actuel musée de la contre-façon, à Paris, et avons depuis décidé de l’apposer sur les produits de la maison.
C'est dans une vente aux enchères qu'en 2018, nous faisions l'acquisition de Nuée Bleue, signature notable et expressive de Violet. Grace à sa position particulière dans la généalogie de la Maison, ce parfum campe aujourd'hui au sein de la gamme héritage, un rôle à la fois charnière et évocateur.
Sortie au milieu des années 1950, Nuée Bleue fut la dernière fragrance commercialisée par la parfumerie éponyme. Elle devint ainsi aux yeux de l'histoire, l'ultime témoin d'une époque, l'ouverture vers tous les possibles.
Son nom laisse au creux de l'oreille une sensation « d'ensuite », de futur immédiat. Hier comme aujourd'hui, Nuée bleue est tourné vers l'instant d'après, vers ce qui arrivera, laissant dans son sillage ce qui est révolu.
Ces idées de changement et d'avenir, chères à la vision avant-gardiste de Violet, ont permis à ce parfum de devenir le messager de la gamme Héritage, l'annonciateur d'un présage et d'un renouveau. La Nuée bleue est pour demain.
Partir d'un nom est un exercice grandement utilisé en parfumerie. La nuée bleue avait pour nous plusieurs significations. C'était à la fois un moment de plénitude et de forte tension. Un entre deux qui serait parfaitement incarné par la famille des eaux fraîches. C'est aussi un instant ou tout est à la fois léger et lourd, gorgé d'eau et sec. Autant de sensations qu'il fallait transmettre via les odeurs.
Afin de compléter la gamme héritage, nous avons voulu avec Nuée Bleue, une dimension exacerbée de fraîcheur. On utilisera alors la bergamote et le citron pour apporter ce zeste de légèreté. Notes que l'on sentira principalement en tête de Nuée bleue. La fleur d'oranger, ambivalente par nature, servira de liant entre la tête hesperidée et le corps floral du parfum. Une facette charnelle qui s'exprimera mêlée à l'oeillet et l'iris. Et comme dans l'équipe nous sommes intransigeants sur la tenue de nos parfums, le fond boisé santalé et musqué signera une persistance digne de la gamme héritage.
Plus d'une centaine d'essais ont été nécessaires à son élaboration et autant de matières premières ajoutées et supprimées avant d'arriver au résultat escompté. Ce fut un des parfums les plus complexes à réaliser et certainement le plus long à développer avec plus de deux ans d'élaborations. Ce travail nous a permis une liberté nouvelle et d'ouvrir des horizons plus vastes pour la gamme héritage mais aussi pour la maison. Car comme la Nuée bleue, ce parfum est l'annonciateur du changement. ]]>